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Louise H
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3 avril 2008

Lorsque tu es tombée à l'eau, Narcisse, j'ai

      Lorsque tu es tombée à l'eau, Narcisse, j'ai vainement tendu la main pour te sauver. Mais tu as préféré te raccrocher à une pierre. Elle était recouverte de vase, et tu as coulé. Un dernier regard, perceptible à travers l'eau claire, et puis plus rien. J'espérais que tu regretterais ton geste, j'espérais qu'au fond, prise de froid par les courants abyssaux, tu aurais donné un coup de pied sur le sol pour remonter, la main guidée par la lumière de la surface.. C'est en l'espérant que j'ai laissé mon bras dans l'eau.

     Jusqu'à l'aube, j'ai attendu. Lorsque les premiers rayons du soleil ont commencé à se faufiler à travers les branches de la forêt, elles sont venues me chercher et m'ont murmuré que c'était fini. Alors je me suis relevée, les mains bleues et glacées, les genoux sales et écorchés d'être restés sur le sol trop longtemps.

     Cette rivière, j'ai essayé d'y retourner plusieurs fois. Mais je n'ai jamais retrouvé le chemin, le chemin jusqu'à toi.

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Commentaires
L
que la pluie qui nous lave, que la riviére qui nous noie, emporte ce cadavre , dans le creux de ses bras. Tu pleur le noyé , sans regard vers l'avant ... tes souvenirs restent intacts tandis que ces résidus de pensée de moment aimés, stagnent au fond de l' océan. Mais l' essentiel tu l'oublie, en relevant la téte, tu revois le soleil cette entitée céleste qui surplomb les nuages, qui voit au-delas de la pluie les horizons heureux des printemps avenir... ton narcisse que tu pleur, tu pourras le pleuré toute ton existence,mais les larmes lavent les souvenirs , les imbibe , les décolors... seul les souvenirs heureux sont la a jamais gravé dans ton coeur , le roc le plus solide et pourtant le plus tendre... celui de ton amour, de ton coeur qui jamais ne s'efface...
L
Trop aveuglée par les larmes pour apercevoir cette petite main.<br /> Entraînée par la masse de son corps, une chute sans fin, tout au fond de l'eau.<br /> - Peut-être, je ne sais pas, c'était écrit? <br /> La destinée, des choses comme ça que l'on se dit sans savoir vraiment si l'on y croit ou pas, la fatalité que l'on convoque quand cela nous arrange, c'est selon.<br /> [Après tout de quoi se plaint-elle? T'as toujours aimé l'eau non Narcisse? J'croyais que c'était ton refuge, que tu aimais sentir la douceur de l'eau sur ton corps, et te laisser porter, ne plus songer à rien au fond des abysses. Cette eau qui t'apaise et t'épuise. T'y voilà maintenant.] -<br /> Sombre naufrage, vers le néant.<br /> Errance dans les profondeurs de la Terre.<br /> Et l'apprentissage peu à peu, ne plus prendre garde, s'accoutumer à la transparence, à la vision floue des danses des vivants à la surface, à l'écoute sourde de leurs éclats de rires.<br /> A marcher lentement, sans un bruit par peur de réveiller les poissons.<br /> Elle s'est même taillée les pommettes, donnant naissance à des branchies, respirer en silence.<br /> Mais l'habitude a beau banaliser les sentiments, retour du courant glacé qui fouette par derrière -le salaud- dans un moment de vulnérabilité intense, extrême.<br /> Elle espère toujours qu'il l'emmènera loin ou qu'il ne l'atteindra même plus, mais il vient raviver les petites blessures logées des pieds à le tête.<br /> Sa force irrépressible lui fait lever les yeux.<br /> Et elle les regarde, et elles sont belles, ils sont beaux, putain, c'est tellement dur d'être loin d'eux hein.<br /> Mais spasme, retour de la carapace, s'y nicher, s'y cacher pour ne plus rien sentir.<br /> Une nouvelle occasion perdue, des semaines de silence, ou de sourires timides pour les jours exceptionnels, qu'y s'ajoutent.<br /> Et ils furent nombreux les tentatives de grand coup de pied, mais bien vite ils ne redevinrent que de piètres petits sauts, plus d'énergie, aucune. <br /> Seul un maigre filet de dynamisme, pour créer une façade convenable, jouer quand il arrive de rencontrer quelque créature venue visiter le fonds des eaux.<br /> <br /> Elle a regretté tu sais, de n'avoir pas eu la force d'expliquer, de dire, " seulement dire ", tout.<br /> De s'être laissé perdre par les flots de mots venimeux, de n'avoir plus rien compris, à ne plus savoir qui et quoi croire.<br /> Flux de contradictions externes qui viennent s'ajouter aux internes.<br /> Mais maintenant il est trop tard, depuis longtemps déjà, trop tard pour regretter.<br /> Il ne lui reste plus qu'à se cacher, sauver un semblant de dignité en attendant l'ultime fuite.<br /> Mais la plus grande honte, culpabilité, regret, elle ne sait même plus quel terme employer, demeure. Et c'est d'avoir laissé une nuit entière une nymphe au bord de l'eau. De n'avoir pas pu sauver ses jolis membres de l'eau glacée, de n'avoir pas pu la réchauffer, laissant meurtrir son petit corps jusqu'à l'aube. <br /> Si seulement elle avait pu comprendre et croire à ce moment là, qu'une nymphe est toujours là, prête à accueillir les naufragés.<br /> Que reste t'il maintenant, on fait le bilan, les comptes, et ce n'est pas beau à voir. Une liste de regrets à n'en plus finir.<br /> Ne reste qu'à attendre, de partir, pour se reconstruire, arborer un médiocre sourire, laisser couler, moitié immergée moitié à la surface. Laisser le passé où il est.<br /> <br /> > (Maria Soudaïeva)<br /> <br /> Et je l'ai vu ce petit bras encore bleu de froid, s'agiter timidement au loin.<br /> Je ne ferai pas deux fois les mêmes erreurs.<br /> Plus jamais le même chemin, un autre qui s'ouvre, par la magie des fées habitant cette forêt peut être.<br /> Un chemin déjà foulé qui bifurque, nous offre de nouveaux horizons. Et si son changement s'est amorcé sur un clavier puis sur une barre de fer, il ne s'arrêtera pas là..<br /> <br /> Merci.<br /> Pardon.<br /> Tu me manques.<3
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